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3 questions à Emmanuel Bécheau, directeur de la distillerie JM

Le rhum JM porte avec passion sa démarche «EDDEN»

Sur 150 ha de terre AOC, la distillerie martiniquaise de Fonds Préville exploite les 2 principales cultures de l’île : la canne à sucre et la banane. Productrice depuis 1845 du rhum JM, elle porte avec passion la démarche «EDDEN», ou «Engagés pour le Développement Durable et l’ENvironnement».

Comment EDDEN s’est mis en place ?

Depuis 10 ans, nous procédons à un certain nombre d’investissements et d’améliorations directement liés au process, nécessaires pour la modernisation de la distillerie. Progressivement, nous avons remplacé notre ligne de moulins (broyage de la canne) par une autre plus moderne.
Nous en avons profité pour repenser globalement notre gestion des surfaces de travail, et surtout la récupération des eaux de nettoyage. Le réseau créé permet aujourd’hui de récupérer l’intégralité de ces eaux, qui ainsi ne s’éparpillent plus dans le milieu naturel.

Il y a 3 ans, nous avons initié un audit réalisé par LinkUp Factory et peu à peu le projet s’est installé. C’est désormais une véritable démarche innovante, le fil rouge de JM, une autre façon de penser la distillerie, en agriculture raisonnée : sols vivants, production en économie circulaire, réduction des impacts.

Mais encore ?

75% des cannes – 22 000 tonnes par an de cannes variétés Roseau, Bleue, Rouge – sont récoltées à proximité de la distillerie. La totalité des déchets de la transformation du rhum est réutilisée dans la chaîne de production : sur 100% de la fibre de canne ou bagasse – issue du broyage de la canne –, sont utilisés : 30% pour le fonctionnement de notre chaudière, produisant ainsi la vapeur pour la distillation; 40% seront livrés à une centrale de cogénération afin de produire de l’électricité consommée sur l’île ; 25% seront transformés en compost puis réintroduits dans nos sols ; enfin, 5% serviront à produire des panneaux isolants pour l’habitat par le biais d’une petite start-up implantée en Martinique, que nous soutenons.

Pour les vinasses – déchet liquide issus de la distillation –, 100% sont retraitées (projet mené scientifiquement en partenariat avec l’Office français de la biodiversité, l’Inrae*, et l’Office de l’eau de la Martinique) et réinjectées en ferti-irrigation dans nos plantations de bananes. Ainsi, nous économisons 20 000 m3 non prélevés dans la rivière.

Un bouilleur installé dans notre process de distillation permettra une économie d’eau additionnelle de 6 000 m3.

Et pour le futur ?

2022 marque un tournant pour la distillerie, devenue membre et bientôt certifiée Bonsucro**. Nous sommes la 1re distillerie des Antilles françaises, et donc martiniquaise, à intégrer cet organisme. Nos parcelles sont certifiées HVE3 et bientôt tous nos fournisseurs de cannes le seront eux aussi.
Les Martiniquais, très attentifs à la préservation de l’île, ainsi que les 70 000 visiteurs par an ont accès à des visites libres et, depuis quelques mois, des EDDEN Tour offrent en toute transparence la découverte du site, la production de rhum et notre démarche écoresponsable.

* Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement.
**Groupe de gouvernance multipartite international à but non lucratif, créé en 2008 pour promouvoir la canne à sucre durable.

Distribution : Spiribam-Cartron Distribution

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