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Sur les raysons de la distillerie Génestine : une histoire… d’histoire (Clermont-Ferrand)

« Nous avons même retrouvé un descendant de 101 ans et une ancienne employée de 82 ans »

En évoquant la marque, on peut parler de renaissance. Fondée à Clermont-Ferrand au milieu du XIXe siècle, la distillerie disparaîtra quelques années après la Seconde Guerre mondiale. Près de 70 ans plus tard, Sébastien Jolivet décide de la ranimer, et de la renouveler.

Les liqueurs estampillées Génestine furent un succès régional (bien ancré dans son Puy-de-Dôme natal), national (la distillerie occupera le 1er rang des distilleries françaises d’après un exemplaire du Monde illustré de 1923) et même international, à l’image de la liqueur « le Gaulois » vendue de par le monde.

Sébastien Jolivet

Puis au début des années 1950, la belle s’endormit d’un sommeil forcé. Le prince charmant – Sébastien Jolivet – mit du temps à venir et réveilla finalement cette institution en 2021. Sommelier et grossiste en vins et spiritueux basé dans la capitale des volcans, il cherche à produire et distribuer ses propres produits, après le coup dur Covid. C’est durant cette période de réflexion qu’il découvre Génestine. Ses recherches sur la marque lui dévoilent toute l’histoire de la distillerie, des produits phares au logo (le Vercingétorix du sculpteur Auguste Bartholdi), en passant par son importance pour la ville.

C’est grâce à un travail de fond auprès de la Bibliothèque nationale de France, d’antiquaires, d’archivistes et de brocanteurs que bouteilles et étiquettes ressemblent au plus près à celles d’époque. Cependant, les matériaux utilisés sont remis au goût du jour, avec flacons et bouchons recyclés ou recyclables.

Les recettes précieuses n’étant alors transmises qu’oralement, il est plus compliqué de faire de même avec les recettes historiques. Ce sont d’autres écrits d’époque qui servent de base aux créations de la marque ressuscitée. Mécanisation et filtration au minimum et absence de colorant, de conservateur et d’arôme artificiel permettent l’élaboration d’alcools les plus authentiques qui soient. De plus, les ingrédients s’avèrent quasiment tous français (voire locaux) et les fruits ne sont pas traités.

Bien qu’un grand nombre d’anciens alcools français soient déjà disponibles, Sébastien Jolivet et ses collaborateurs ne se bornent pas à ressusciter de vieilles recettes : ils comptent aussi développer leur gamme de spiritueux, à commencer par les 2 gins déjà sur le marché. C’est sur un alambic iStill que les 2 recettes sont travaillées, l’une destinée à l’élaboration de negronis et l’autre faite pour les gin tonics. C’est l’alcool neutre utilisé pour la confection des liqueurs qui est redistillé avec les botaniques adéquates, genièvre en tête.

Et puis d’ici quelques années, rhum et whisky devraient voir le jour. Ils rejoindront ainsi l’éventail de produits proposés par Génestine : vermouth, gentiane, gin, pastis, liqueur de menthe, limoncello, liqueur de verveine sans oublier l’élixir 1845, une liqueur de 80 plantes vieillie en solera. Non, ils ne chôment pas !

Outre ces nouveaux spiritueux, les projets ne manquent pas, dont certains déjà menés de front : restauration de caves souterraines du centre historique de Clermont pour le vieillissement, replantation de verveine sur les flancs des volcans et courant 2025, ouverture du musée Génestine.

Décidément, non, ils ne chôment pas !

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