Si la plupart des gins sont élaborés à partir d’alcool neutre de céréales, certains se distinguent par l’utilisation d’une base issue du vin. Bel exemple avec Sorgin, créé par Sabine et François Lurton. Plongée dans les coulisses d’un spiritueux où distillation et héritage viticole se rencontrent.
Il est né dans la tradition viticole française : le gin à base de vin revisite l’un des spiritueux les plus emblématiques en procurant finesse et richesse aromatique. Il puise ses racines dans le terroir, avec une base de vin issu du raisin. Cette approche confère une texture plus soyeuse et des notes élégantes, où la fraîcheur du genièvre dialogue avec les arômes du vin.

Parmi les pionniers de cette approche, François Lurton s’impose comme une figure incontournable. Héritier d’une lignée de vignerons depuis 1897 et véritable explorateur du monde viticole, il a forgé son savoir-faire en France, en Espagne, en Argentine, et au Chili. Animé par une volonté constante d’innovation, il s’aventure dans l’univers des spiritueux à base de vin et crée en 2018 Sorgin, un distilled gin inspiré de son cépage de prédilection : le sauvignon Blanc. Ce cépage, connu pour sa vivacité et son intensité aromatique, apporte une signature distinctive. Le nom Sorgin (qui signifie sorcière en basque) est un clin d’oeil affectueux à sa femme, réputée pour son esprit festif et bienveillant.
1 – LA MATIÈRE PREMIÈRE : QUAND LE RAISIN REMPLACE LA CÉRÉALE
Les vignobles des Domaines François Lurton s’étendent bien au-delà des frontières françaises avec des implantations au Chili, en Espagne et en Argentine, terres viticoles d’exception. En France, c’est au pied des Corbières, en Occitanie, et dans le Gers, en Gascogne, que pousse le sauvignon Blanc, cépage emblématique du domaine. Cultivé aussi bien pour l’élaboration des vins que pour le gin Sorgin, il est récolté entre fin août et septembre.

La vendange, réalisée de nuit ou aux premières lueurs du jour, se fait mécaniquement – il s’agit de préserver la fraîcheur du raisin et d’éviter toute oxydation. Cette approche garantit une expression aromatique capturant l’essence du cépage dans l’âme de Sorgin.
2 – LA FERMENTATION : QUAND LE RAISIN BLANC LIBÈRE L’ALCOOL
Sorgin suit un processus classique de vinification. Les raisins sont pressés à l’aide d’un pressoir pneumatique, qui utilise la pression de l’air pour extraire le jus sans extraire trop de tanins. Le jus est ensuite macéré à basse température (12 à 18°) pendant 8 à 12 heures pour favoriser une fermentation douce, permettant aux sucres du raisin de se transformer en alcool, de manière similaire à l’alcool de céréales.

Une fois les lies (résidus de fermentation) enlevées pour éliminer les bactéries, le vin vient reposer à 10°. Les lies sont ensuite réintégrées pour une seconde fermentation, ou élevage sur lies, qui dure jusqu’en décembre. Cette étape apporte au vin un surplus de rondeur, d’arômes et de gras. Enfin, le vin est distillé directement, sans passage en barrique, pour conserver sa pureté avant la création du gin.
3 – LA DISTILLATION : UNE ÉTAPE POUR TRANSFORMER LE VIN EN DISTILLED GIN
La distillation est une étape clef pour transformer le vin en spiritueux et créer un distillat de sauvignon. Le Sorgin, produit à proximité de Bordeaux, utilise un procédé plus proche de celui de la colonne que d’un alambic charentais traditionnel car il est difficile d’atteindre un gin à 96° avec un pot still classique.

L’objectif : capturer la […]
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