Sur les raysons de Rhum Évasion (Laval)

Originaire de Martinique, Jérémy Thirault a décidé de se consacrer à plein temps à sa passion : le rhum. Il a ainsi ouvert, au coeur de Laval, un concept cave-bar dédié au spiritueux de canne à sucre. Visite de cette caverne d’Alibaba qui fleure bon l’exotisme.

Inaugurée en 2016, la cave de Jérémy Thirault porte parfaitement son nom. Depuis son plus jeune âge, ce Lavallois a cultivé son amour pour le rhum lors de visites régulières dans des distilleries martiniquaises, sans arrière-pensée professionnelle. « Pendant longtemps, seul le rhum agricole martiniquais avait de l’importance pour moi. Mais peu à peu, j’ai élargi mes horizons vers d’autres terroirs, comme la Barbade et la Jamaïque. C’est là que j’ai compris qu’il y avait un véritable besoin d’éducation sur la richesse et la diversité du rhum », explique Jérémy.

Après avoir un certain temps oeuvré dans le secteur de la décoration, il a vu une opportunité se présenter lorsque son entreprise a été mise en liquidation en 2014. Inspiré par Christian de Montaguère, le créateur de la première cave à rhum à Paris, Jérémy décide alors d’ouvrir Rhum Evasion, spécialisée dans le rhum en province.

« Quand j’ai présenté mon projet aux banques, elles étaient surprises que je souhaite me consacrer uniquement au rhum », se souvient-il.

Le caviste commence avec une centaine de références triées sur le volet, en mettant l’accent sur les rhums agricoles français et des rhums de tradition anglo-saxonne comme Caroni, qui était à l’époque encore accessible.

UNE CAVE QUI S’OUVRE À D’AUTRES CATÉGORIES

En quelques années, Rhum Evasion s’est imposé comme une référence incontournable pour les amateurs de rhum et de spiritueux de la région.

« Nous avons aujourd’hui élargi notre offre sur près de 400 références de rhum mais pas seulement…», se félicite Jérémy Thirault. Grâce à des salons tels que ceux organisés par Dugas, il a découvert des connexions intéressantes entre le rhum et d’autres spiritueux.

« J’ai été séduit par des whiskies irlandais comme ceux de la distillerie Teeling à Dublin, qui utilisent des fûts de rhum pour affiner leur whisky. J’ai commencé à développer ce style de spiritueux et étoffé ma collection sur d’autres catégories comme le whisky, le mezcal, l’anisé, la vodka… mais aussi l’alcool coréen le soju, dès l’obtention d’une licence IV et la création d’un bar au coeur du magasin, commente le caviste qui constate une évolution du goût des consommateurs. Nous avons de nombreux habitués qui achetaient du rhum blanc. Aujourd’hui, le rhum arrangé gagne du terrain. »

Cependant, l’augmentation des matières premières a compliqué la tâche du caviste.

« Les prix des bouteilles ont augmenté et en tant que dernier maillon de la chaîne, le caviste doit souvent justifier ces hausses. Heureusement, nous avons encore accès à de belles allocations de nos distributeurs et des marques, ce qui nous permet de proposer à nos clients les plus avertis des produits de qualité », conclut Jérémy.

UN LIEU DE PARTAGE GRÂCE À LA CRÉATION D’UN BAR

Organisée sur 2 niveaux, la cave Rhum Evasion rime avec exotisme et convivialité. En plus de ses soirées de dégustation, Jérémy Thirault a inauguré en 2017 un bar à cocktails ouvert à l’heure de l’afterwork (de 18h à 21h30 du jeudi au samedi).

Au menu : une carte fixe et saisonnière, mais aussi les incontournables ti-punches.

« Notre fleuron est le Mai Tai. Nous travaillons nos cocktails majoritairement avec les rhums Hampden, Rumfire, Planteray et Longueteau 40% et 50%. Pour le rhum de Guadeloupe, nous privilégions le format bib plus économique, pour nos planteurs, qui ont beaucoup de succès.

Les clients sont invités à savourer leur cocktail où ils le souhaitent, dans les différents espaces aménagés de la cave. Ici, c’est un peu comme à la maison », se félicite Jérémy. Bienvenue à Rhum Evasion !