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La Réunion des rhums, l’Île de la Réunion n’a jamais aussi bien porté son nom

Les producteurs de rhums et d’arrangés de l’endroit ont compris que l’union fait la force. C’est d’une voix commune qu’ils mettent en avant leur savoir-faire et leurs produits.

ÎLE DE SUCRE ET DE RHUM

Certes, La Réunion n’est pas bien grande (même pas 1% de la superficie métropolitaine) mais c’est le département français qui occupe le premier rang pour la production de sucre de canne : ses 22 600 hectares la placent devant la Martinique et la Guadeloupe réunies.

C’est au XIXe siècle, à la suite de la perte des 2 territoires français producteurs de sucre (l’île Maurice et Haïti) que l’île abandonne la culture du café pour se concentrer sur celle de la canne. Comme dans d’autres régions du monde, le coproduit de l’industrie sucrière, la mélasse, est valorisé au travers de la production de rhum.

Aujourd’hui, la filière canne-sucre-rhum joue un rôle extrêmement important pour l’économie. À lui seul, le rhum représente le 3e revenu à l’export pour La Réunion et occupe une place centrale en termes d’emploi et de tourisme.

SYNDICAT PROFESSIONNEL ET INDICATION GÉOGRAPHIQUE

Pour avoir une voix qui porte, les principales distilleries et liquoristeries du lieu se sont regroupées au sein d’un syndicat : « la Réunion des Rhums ». Son objectif : faire rayonner le rhum et les boissons spiritueuses à base de rhum à travers le monde, tout en valorisant la richesse de ce terroir unique. Cela fait 100 ans que le syndicat professionnel oeuvre.

En 1995, l’Indication géographique « Rhum de La Réunion » voit le jour et garantit l’authenticité des rhums produits sur l’île. Les distilleries doivent respecter un cahier des charges assurant un niveau de qualité minimum, tout en laissant une certaine latitude quant aux processus de production. Au coeur de cette IG, on trouve le terme de « Rhum traditionnel », quelle que soit la matière première employée.

4 DISTILLERIES, 3 LIQUORISTERIES, ET 1 GIE

La Réunion des Rhums est composée d’entités variées et regroupe la quasi-totalité des moyens de production de l’île. Penchons-nous sur 5 de ces acteurs, à commencer par les 3 plus grandes distilleries : Isautier, Savanna, et Rivière du Mât.

La première, la doyenne, fête ses 180 ans cette année. La maison Isautier, toujours familiale et indépendante, se distingue grâce à sa gamme d’arrangés plébiscitée par les consommateurs, la recette Banane Flambée en tête. Malgré son grand âge, l’esprit start-up n’est pas bien loin, comme en témoignent les innovations menées par la maîtresse de chai Marie Ferrand et Louise Bouilloux, la responsable R&D : gamme Agents Doubles et Arrangés Fresque.

Savanna, fondée dans les années 1870, devra attendre 2003 avant de commercialiser du rhum sous sa propre marque. Reconnue pour ses rhums pointus, la distillerie travaille tous les types de rhum et possède un large éventail d’outils de production (matières premières, alambics et fûts). Ainsi des rhums légers pour l’export, des rhums de « geek » aux vieillissements et degrés variés, du rhum traditionnel de sucrerie pour la marque Charrette – qui appartient au même groupe – et du rhum grand arôme (véritable perle de la distillerie) voient le jour sur les alambics et dans les chais de Savanna.

Rivière du Mât occupe la première place en termes de volumes produits sur l’île : elle consomme 65% de la mélasse de La Réunion. Comme pour ses 2 aïeules, ce sont avant tout des rhums de sucrerie qui coulent des appareils de distillation mais une petite portion provient du jus de canne. Par ailleurs, Rivière du Mât personnifie l’attention particulière des distilleries réunionnaises envers l’environnement. Entièrement autonome en énergie depuis 2022 elle réinjecte même une partie du surplus produit vers le réseau EDF.

Dernière arrivée sur l’île, Payet & Rivière, connue depuis 10 ans pour sa fabrication de sucre Galabé, s’est lancée dans la distillation, en utilisant exclusivement des cannées cultivées sur son exploitation. 2 rhums blancs sont sortis de l’alambic à repasse, un agricole à 50% et un rhum de sirop de canne (et non de mélasse) à 43%. Alexis Rivière explique : « Nous voulons maintenant comprendre l’impact des différents types de sirops sur l’aromatique du rhum. »

On ne peut parler du rhum à La Réunion sans évoquer les arrangés. Véritable carte de visite de l’île, autant localement qu’à l’export, les arrangés (et autres liqueurs et punchs) sont appréciés par beaucoup et souvent associés à La Réunion.

Chatel, liquoriste familial depuis plus de 100 ans, en est le parfait exemple. Ce sont aujourd’hui les arrière-petits enfants du fondateur Jean Chatel qui ont la charge de créer et d’innover en déclinant de nouvelles saveurs, tout en restant bien ancré dans leur terroir et leurs racines réunionnaises.

C’est d’ailleurs le défi principal auquel tous les producteurs de La Réunion des Rhums font face, avec un succès grandissant.

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