in L'AVIS DES CAVISTES

Sur les rayons de Déjà Bu ? (Paris)

par Laurence Marot 22 mars 2025, 9h30 940 Views

Fondé par une ancienne reporter, cet établissement niché dans le 11^earrondissement à Paris s’inscrit dans la vague des caves sans alcool. Avec en prime un bar 100% healthy qui allie saveurs et bien-être.

Après des années passées derrière la caméra, Sarah Missaoui s’est retrouvée sous les projecteurs des JT. En effet, son concept lancé en janvier 2023 intrigue : un lieu hybride réunissant une cave et un bar dédiés aux boissons sans alcool. « Dans mon métier, j’étais toujours à l’affût des évolutions. Une enquête pour France Télévisions sur les boissons sans alcool m’a captivée, à telle enseigne que j’en ai fait le point de départ de ce projet. Ce qui n’était qu’une idée s’est transformé en un business plan pour un établissement inédit à Paris. J’ai choisi de m’installer dans l’Est de la capitale parce que j’imaginais un quartier où les habitants, sensibles aux tendances comme à leur santé, se montreraient plus ouverts à cette démarche », explique la fondatrice de Déjà Bu ? qui aborde avec confiance sa troisième année d’activité.

UNE SÉLECTION AVEC LE PARTI PRIS DU 0,0%

Pour la partie cave, un mur immaculé et des étagères en bois clair. Pour le corner bar, un espace bariolé avec tables et chaises accueillantes… Sarah Missaoui a pensé chaque détail pour séduire sans la moindre goutte d’alcool. « J’ai réuni 150 références de produits incontournables, exclusivement à zéro degré : des vins pétillants, qui cartonnent, aux spiritueux sans alcool en passant par les apéritifs et concentrés à base de plantes, les boissons fermentées, ou encore les sirops.

Ma clientèle est loin de se limiter aux femmes enceintes ou aux abstinents ! J’ai un spectre très large, avec des consommateurs en quête d’alternatives à partager à table. Pendant les fêtes par exemple, j’ai noté un réel engouement. Le sans-alcool suit la même dynamique que la tendance végétarienne : on ne supprime pas, mais on remplace intelligemment. C’est un vrai changement de mode de vie. Mon chiffre d’affaires a d’ailleurs doublé en décembre », se félicite-t-elle.

Pas question ici de saturer les étagères de bouteilles. « Une seule bouteille par référence suffit et le client ne se sert pas car nous sommes là pour conseiller. Chaque mois, je propose une nouveauté selon mes coups de coeur. L’objectif n’est pas d’avoir tout, mais d’offrir le meilleur », explique la jeune femme, qui a fait de sa cave une adresse de confiance et de découvertes.

UN BAR OUVERT TOUTE LA JOURNÉE

Pour dévoiler tout le plaisir des boissons sans alcool, Sarah Missaoui a élargi son concept avec un bar ouvert en semaine de 11 heures à 20 heures (20h30 le week-end). Au menu, 2 catégories qui intriguent autant qu’elles séduisent : les classiques sans-alcool, joliment baptisés « Un Air de Déjà Vu ? » comme le mojito revisité avec du Sober Spirits Rhum ; et les créations à zéro degré, regroupées sous « C’est du Jamais Bu ! » Parmi elles, la Pomme d’Amour, savoureux mélange de Nona Ginger, de fruits rouges et de jus de pomme. Sans oublier les shots pour découvrir ces boissons healthy en solo. « Mixer des boissons sans alcool, c’est tout un art. Il faut jouer avec les équilibres et utiliser quelques astuces, comme la confiture », explique Sarah.

Et ça fonctionne : un client sur trois quitte le bar pour passer par la cave, et c’est là un signe encourageant pour notre entrepreneuse. « J’ai testé l’ouverture le dimanche, et le bar était aussi animé qu’un salon de thé ! », confie la néo-barmaid.

DE MULTIPLES PROJETS POUR DÉJÀ BU ?

Sarah Missaoui a abordé sans pression 2025 avec le « Dry January » en toile de fond. Fidèle à sa dynamique, elle poursuit chaque jeudi ses ateliers cocktails et chaque vendredi ses dégustations gratuites.

Et pour 2025 ?

« Mon objectif : consolider ma place dans l’univers des boissons sans alcool, qui restent avant tout des produits plaisir. Dans le contexte économique actuel, ce n’est pas une priorité pour tout le monde. Cette année, je veux renforcer et partager mon expertise avec des entreprises et faire évoluer ce secteur. Et pourquoi ne pas ouvrir une seconde boutique dans un quartier où ce type d’offre reste inexistant ? », imagine-t-elle.

L’année commençante s’annonce sous une belle étoile.