Afin de valoriser les dynamiques à l’oeuvre, l’Union nationale interprofessionnelle cidricole (interprofession des Cidres de France) a lancé en 2021 plusieurs tables rondes auprès de la filière. La RSE, bien sûr au coeur de la réflexion, se met doucement en place en cette année 2025.
Présentez-nous donc l’Unicid et la filière cidricole.
Nous rassemblons les professionnels de la filière, du producteur de pommes au transformateur. Notre mission : participer à son développement, à la connaissance de l’offre et de la demande en fruits à cidre et produits cidricoles et améliorer la transparence du marché, son évolution, sa qualité d’approvisionnement.
Nous réalisons également des campagnes de promotion sur les marchés, intérieurs comme extérieurs. Les Cidres de France sont élaborés à partir des fruits de plus de 12 000 producteurs de pommes à cidre et par plus de 500 cidriers. C’est sans équivalent en Europe et même dans le monde.
Leur production agricole, à taille humaine et héritière d’un savoir-faire expression du terroir français, est surtout ancrée dans les territoires – Normandie, Bretagne, Pays de Loire mais aussi d’autres régions moins connues – dont ils contribuent à l’économie.
Quelle est l’approche « raisonnée » de la filière ?
Les pratiques raisonnées sont en place depuis une trentaine d’années au niveau du verger, afin de limiter les traitements au strict nécessaire. Depuis 10 ans, nous avons fortement développé l’agriculture biologique et en 2025, plus de 30% des vergers sont conduits en bio.
Le pomiculteur choisit ses techniques : peu ou pas d’irrigation, verger enherbé totalement ou pas, mode de taille… La récolte est essentiellement mécanique, toujours au sol en 2 ou 3 passages par an de mi-septembre à début décembre. Selon les analyses effectuées en 2024, le verger de pommes à cidre produit en fait peu d’émissions de carbone. Le cabinet Gingko 21, avec lequel nous collaborons, est en train de réaliser les analyses de cycle de vie aux différents stades de la filière et l’IFPC (Institut français des productions cidricoles) – Institut technique de recherche de la filière – a évalué le stockage de carbone dans les arbres. Après arrachage d’un échantillon d’arbres, sa pesée, l’évaluation de sa teneur en matières sèches, on le convertit en carbone.
Le bilan est plutôt positif. Mais le travail du tracteur, le pressage, le séchage des marcs de pommes, la distillation consomment de l’énergie. Nous y réfléchissons afin de réduire les postes et de trouver d’autres leviers d’actions. En particulier sur le verre des bouteilles, son réemploi et sur les bouchons. Les coproduits tels le marc et la pectine sont recyclés : alimentation animale, matières organiques pour le verger, méthanisation, revente à l’agroalimentaire. Beaucoup d’efforts ont déjà été accomplis.
Quelles seront les actions en 2025-2026 ?
Nous conduirons des ateliers de réflexion sur les leviers d’optimisation possibles, qui amèneront rapports et recommandations. Nous comprenons bien qu’il faut des dispositifs encore plus exigeants, d’autant que nous pourrons revendiquer des chiffres sur le bilan carbone et l’économie ainsi réalisée.
D’ailleurs, la mise en place de tels dispositifs deviendra sans doute obligatoire. Nous poursuivrons aussi notre effort au nom de la filière pour faire reconnaître le cidre français, sa qualité, sa production locale, sa diversité afin qu’il soit mieux représenté car ce produit sincère représente un patrimoine agricole en même temps qu’une histoire d’hommes.
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